Alice BAILEY insiste sur le caractère inédit de la publication de ces lettres. Tout d’abord, c’est un fait très inhabituel que des instructions données par un Maître spirituel à ses disciples soient rendues publiques. L’entraînement spirituel et la relation de Maître à disciple est très intime mais le choix délibéré de rendre ces instructions publiques avec la permission des intéressés a été motivé par le désir de les rendre accessibles à un plus large cercle. Le nombre de ceux qui peuvent profiter aujourd’hui d’un enseignement spirituel authentique s’est considérablement accru du fait de la réussite du processus évolutionnaire mis en œuvre sur notre planète. Les instructeurs spirituels appartenant à la Hiérarchie doivent s’adapter à ces nouvelles opportunités. Attirer l’attention de l’Humanité sur l’existence de ce groupe d’individualités consacré au service de leur prochain est devenu une nécessité pour aider les hommes à orienter leurs choix en toute responsabilité.
Alice BAILEY nous dit encore que le cheminement mystique motivé par des espérances et des croyances personnelles peut, grâce au point atteint par le mental de l’Homme de ce siècle, laisser la place à une attitude plus raisonnée et moins égocentrée.
Cette nouvelle attitude vis-à-vis « du sentier » devrait également permettre de désabuser beaucoup de ceux qui pensaient qu’une approche dévotionnelle était une condition suffisante pour atteindre ceux qui sont nos aînés spirituels, les membres de la Hiérarchie. Le développement du mental est donc le préalable à tout contact avec les membres de la Hiérarchie ainsi qu’à la possibilité de les aider dans l’œuvre de service qu’ils rendent sur toute la planète.
Par sa sensibilité émotionnelle, un homme peut ressentir pour lui-même la vie de sa propre âme qui l’adombre. Mais il ne peut pas encore participer consciemment et avec efficacité au dessein spirituel qu’elle se propose de réaliser en coopération avec les autres âmes incarnées à la même époque. Le mental est l’outil de service de l’âme tout comme les mains sont l’instrument d’action de l’artisan. Mais le développement mental dont il s’agit ne doit pas être confondu avec une focalisation intellectuelle. Cette dernière est la tendance qui conduit un individu à préférer les pensées, les concepts et les idées plutôt que les sentiments ou les actions pour conduire sa vie. Ce n’est qu’une inclination relative de la personnalité qui fournit, certes, des opportunités mais amène aussi ses limitations particulières, notamment de l’orgueil et de l’isolement.
Le type de développement mental exigé par les instructeurs spirituels aujourd’hui est différent. Il consiste à agencer les capacités d’attention, de discernement, de déduction et de décision propres au mental de telle manière qu’elles créent un canal de réception pour l’inspiration venant de l’âme. Le mental interroge toujours sur le « pourquoi » et le « dans quel but », une information est communiquée ? Lorsque l’information reçue provient de l’âme, le mental va alors naturellement se consacrer à l’employer conformément au but poursuivi par l’âme.
Cette préoccupation de la cause et de la finalité n’est jamais l’apanage de la vie émotionnelle dont l’objectif principal est toujours d’éprouver pour en jouir ou en souffrir, ce qui lui est communiqué. Pour cela, la vie émotionnelle naturellement tournée vers l’individu lui-même, détourne l’inspiration qui descend des plus hautes sources au profit d’états d’exaltations qui bien qu’éprouvés profondément restent impossibles à transmettre aux autres. S’abstraire de sa propre vie émotive est le pas préliminaire qui est demandé à tous ceux qui veulent en ce siècle s’engager auprès des « grands êtres » dans le service de leur prochain. Bien des idéologies séparatives, des antagonismes entre cultures, religions ou races différentes proviennent en réalité de cette polarisation émotionnelle des protagonistes de ces conflits. Mais A. BAILEY insiste pour signaler que nombreux sont ceux qui aujourd’hui abandonnent cette orientation égocentrique et commencent à utiliser leur outil mental pour exprimer plus efficacement la vie de leurs âmes.